Cameroun : le syndicat des footballeurs met à nu les magouilles des présidents de clubs
Selon une enquête menée par le Syndicat national des footballeurs Camerounais (Synafoc) en 2021 et rendue publique il y a quelques jours, plus de la moitié des footballeurs et footballeuses évoluant sur le plan local au Cameroun, ne disposent pas d’une copie de leur contrat avec leurs employeurs. Toute chose qui serait à l’origine de leur précarité.
Le résultat est alarmant permet non seulement de comprendre la fuite des talents, mais aussi le manque de niveau des championnats locaux camerounais. En effet, dans une enquête menée en juin 2021 et rendue publique le 4 mars dernier, le Synafoc met en exergue les conditions de vie et de travail des footballeurs et footballeuses évoluant sur le plan local, ainsi que la précarité et l’indigence dont font face ces derniers.
Sur les 616 joueurs (Elite One et Two) et joueuses (Guinness Super League) ayant été interrogés, il en ressort que 84% de ceux évoluant en première division ont signé un contrat de travail. Cependant, plus de la moitié d’entre eux ne possèdent pas un exemplaire de ce bail. Ces chiffres baissent de plus de 27 points en 2e division. Chez les dames, la situation est catastrophique.
A en croire l’enquête du Synafoc, « au Cameroun, plus de 7 footballeurs sur 10 en moyenne ne disposent d’aucune copie de leur contrat. Ainsi, le pourcentage de footballeurs et footballeuses disposant d’une copie de ce document est de 40% en Elite One, 13% en Elite Two et de 05% chez les dames, en Guinness Super League. » Si les raisons de cet état des choses ne sont pas connues, l’enquête révèle également que parmi ceux ayant signé un contrat, « seule une infime minorité dont la clause prévoyait une prime de signature à entièrement perçue celle-ci. »
Précarité
Aussi dans ces compétitions, l’écrasante majorité des joueurs et joueuses interrogés se trouvent en situation d’arriérés de salaires vis-à-vis de leurs employeurs. Ils sont donc très nombreux qui ne perçoivent pas entièrement leurs primes de matches et d’entrainements. « Les footballeurs et footballeuses sont payés au lance pierre. Les retards de salaires s’accumulent de saison en saison et au fil des ans le phénomène s’est quasi généralisé », affirmait l’ancien international Gérémie Njitap, président du Synafoc, lors de sa réélection le 5 janvier dernier. Autre constat, les présidents de clubs préfèrent le paiement en espèces contre une décharge, aux instruments bancaires prescrits par la réglementation.
Sur le plan sécuritaire, très peu bénéficient d’une protection sociale. « Le taux des joueurs et joueuses affiliés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) est extrêmement faible. Seulement 3% des joueurs d’Elite One et Two sont affiliés à la Cnps. En Guinness Super League ce taux tombe à moins de 2% », relève le syndicat. Des révélations somme toute graves qui on espère ne seront qu’un triste souvenir sous l’ère de Samuel Eto’o, actuel président de la fédération camerounaise de football. En effet, la star du football africain, milite pour une amélioration du cadre de travail des footballeurs locaux de son pays.