Football : Thierry Mouyouma juge court, la durée de son contrat avec les Panthères du Gabon
Libreville, 06 décembre 2023 (CLUB SPORT+)-Sous bail jusqu’à fin mars 2025 avec les Panthères du Gabon, Thierry Mouyouma trouve la durée de son contrat très courte et parle d’un complexe d’infériorité de la autorités sportives de son pays qui estiment encore tout ce qui vient de l’étranger est meilleur.
Pour des raisons contractuel, Thierry Mouyouma avait décidé de ne pas se présenter le 07 novembre dernier devant les journalistes, pour rendre publique la liste des 23 joueurs convoqués pour les deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Un mois après, le sélectionneur national du Gabon, sous contrat jusqu’à fin mars 2025, était face à la presse mardi dernier pour dresser le bilan des dernières sorties des Panthères du Gabon soldées par deux victoires sur le Kenya et le Burundi (2-1).
Satisfait sur le plan comptable des résultats de son équipe, Thierry Mouyouma n’a pas échappé aux questions des journalistes sur son contrat qu’il a signé le 08 novembre dernier au ministère des Sports, sans la présence du président de la Fédération gabonaise de football, Pierre Alain Mounguengui. Une première dans le monde du football, celle de voir le contrat d’un sélectionneur national sans la caution du président de l’instance faîtière du football du pays.
MOUYOUMA TIENT POUR LA RESPONSABLE LE MINISTERE DES SPORTS
Sur ce que les observateurs du football qualifient d’erreur, Thierry Mouyouma ne va pas de quatre chemins. Pour la simple raison que « l’absence de la fédération lors de la signature de mon contrat est de la responsabilité du ministère des Sports. Le ministre a des conseillers, ces derniers lui ont dit qu’il fallait qu’il signe avec moi vu que c’est eux (ministère des Sports) qui paie. Mais je sais que la fédération a pris part aux travaux d’élaboration des clauses contractuelles, mais le ministre qui est la tutelle a décidé autrement », a lâché M. Mouyouma visiblement gêné par cette situation.
DUREE DU CONTRAT
A propos de ce contrat qui est de sensiblement deux ans, l’ancien international gabonais estime qu’on aurait donné plus temps à lui et son staff pour construire un projet autour de cette équipe, puisque, les Panthères du Gabon sont dans une phase de reconstruction. « Mon contrat a subi un peu de pression pour que je le signe. Il s’est signé à la proche du rassemblement de Franceville où il avait condition. Ça je l’assume. Sans contrat, je ne pouvais pas me rendre à Franceville ni rencontrer les journalistes. Je l’aurai fait en qualité de qui », s’interroge-t-il.Non sans condamner le fait que ses adjoints n’aient toujours pas de contrats. « C’est une incongruité. Ils méritent d’être contractuel, car c’est une aberration qu’ils ne soient pas sous contrat », a dénoncé Thierry Mouyouma.
LE COMPLEXE D’INFERIORITE DES POLITIQUES
Commentant la durée de son bail, le technicien gabonais n’est pas allé de la main molle. « Cette situation qui ramène au complexe de certains de nos décideurs politiques envers leurs compatriotes. Mais aussi au complexe d’infériorité qui estime que forcément ce qui vient de l’extérieur est meilleur de ce qu’il y a sur le plan local », poursuit Momo, pour les intimes.
Pour illustrer ses propos, M. Mouyouma révèle que ceux qui étaient avant lui, voyageaient dans une classe bien définie. « Entant que sélectionneur, diplôme égale, fonction égale, même responsabilités de qualifier l’équipe, on me fait voyager dans une autre classe. Je ne le dis pas parce que ça m’empêche de voyager, je le dis pour remonter l’information ».
Pour ceux qui lui diront que c’est du strict domaine du ministre, car il n’y a que lui qui, doit être dans cette classe et ceux qui étaient là avant lui. Mouyouma déclare : « L’argent qui permet d’acheter les billets, appartient au contribuable gabonais. Si lui, il (ministre) peut monter dans cette classe, en fonction des responsabilités qui sont les tiennes, je peux aussi prétendre à cette classe en fonction des responsabilités qui sont les miennes. C’est pour dire que les choses ont été faites ainsi dans notre pays, parce qu’on avait déjà un complexe social », condamne Mouyouma.
Aussi, si le staff technique avait en son sein des européens à la tête ou des adjoints, l’entraîneur des Panthères du Gabon, pense qu’ils auraient certainement déjà signé leurs contrats. « Quand je parle d’aberration c’est tout cela », renchérit le technicien sans langue de bois.
Au sujet de son projet avec les Panthères du Gabon, le patron du staff technique savait pourquoi il a signé jusqu’en mars 2025 : « (…) Si on ne se qualifie pas en mars 2025, je ne compte pas rester là, me tourner les pouces et en ayant pas atteint l’objectif. Mais on pouvait aussi dire, on prolonger la période du contrat, pour travailler de manière pérenne et sereine afin de rénover l’équipe nationale, parce que notre équipe nationale, mérite d’être rénovée », affirme-t-il.