Geoffrey Soupe : « le niveau de la Tropicale a beaucoup évolué et celui des équipes africaines »
Libreville, 09 février 2O23 (CLUB SPORT+) Vainqueur de la Tropicale Amissa-Bongo 2023 avec l’équipe de TotalEnergies, Geoffrey Soupe (30 ans) qui a débuté le vélo à l’âge de 7 ans au club cycliste de Bourg-en-Bresse la ville où il réside, revient dans cette interview exclusive sur ce titre obtenu au Gabon 12 ans après sa première participation à ce Tour cycliste africain où il avait déjà fait sensation en étant leader pendant trois étapes sous les couleurs de la Française des Jeux. Bien que vainqueur de l’édition, Soupe estime que son coéquipier Jason Tesson, sprinteur de l’équipe, qui avait porté le maillot jaune pendant trois jours, méritait aussi, le titre.
CLUB SPORT+ : Une semaine après votre titre à la 16e édition de la Tropicale Amissa-Bongo (TAB) comment se porte Geoffrey Soupe et qu’est-ce que ce titre va apporter dans votre carrière ?
Geoffrey Soupe : « Merci à la rédaction de CLUB SPORT+ pour l’intérêt porté sur moi pendant et après la Tropicale Amissa-Bongo. Pour répondre à votre question, je me porte bien. Je suis rentré chez moi en France, j’ai pris le temps de fêter cette victoire en famille avec des amis et répondre à quelques sollicitations des médias comme je le fais avec vous. Je continue les entraînements pour préparer la saison qui est encore longue. Cette victoire, elle était importante pour moi parce que, quand je suis passé dans les rangs professionnels en 2011 avec la Française des Jeux, ma première course professionnelle était justement le Tour du Gabon. Pour mémoire, j’avais remporté la première étape où on avait décidé de ne pas forcément défendre le maillot jaune avec l’équipe, une tunique que j’ai perdue au bout de quatre jours. Après plusieurs années d’absence, ça me tenait à cœur de revenir au Gabon pour faire mieux que 2011. Et Grâce au travail ,et à toute l’équipe, j’ai remporté la course ».
CS+: Au début de la course, Jean-René Bernaudeau avait-il désigné le leader de l’équipe ?
GS : « On est arrivé au Gabon avec un sprinteur, Jason Tesson. On avait à cœur de mettre les choses pour lui et pour la suite de la saison. C’est-à-dire, faire des lancements, des sprints en le mettant en leader. Mais pour la première étape, Jean-René n’avait pas désigné de leader ou de coureur en particulier. Il nous a dit d’être honnêtes entre nous, et que chacun pouvait avoir sa chance ».
CS+ : Après la perte du maillot jaune à l’issue de la troisième étape et pendant trois jours au profit de votre coéquipier Jason Tesson, aviez-vous toujours espoir de reprendre le lead de la course ?
GS : «Pour dire vrai, je ne m’attendais à reprendre la tunique parce que Jason étant le sprinteur attitré, avec le maillot jaune, on savait qu’il avait plus de chances par le jeu de bonifications de remporter le général. De mon côté, j’essayais de faire les sprints de bonifications. Nous étions les deux premiers au général et on avait à cœur si cela était possible de garder ce classement jusqu’à la fin. J’ai essayé au maximum de rester au contact de Jason avec les bonifications, mais aussi d’écarter les adversaires derrière. Après, nous n’étions pas à l’abri d’un coup de Trafalgar et j’essayais de grappiller des petites bonifications. Mais je ne m’attendais pas à un renversement de situation à la veille de l’arrivée. C’était pas du tout programmé. Néanmoins, on s’est dit qu’il ne fallait pas défendre le maillot bête et méchamment ».
CS+ : comment avez-vous vécu la perte du Maillot de jaune et qu’est-ce que Geoffrey Soupe se disait ?
GS : « Bonne question. C’est toujours dommage de perdre un maillot jaune. Mais en réalité, je vous dis, je n’ai pas mal vécu cela. Je suis resté calme, car la semaine était longue et rien n’était perdu. Comme je l’ai dit plus haut, Jason et moi un et deux au classement général, quoi qu’il arrive, c’était vraiment du bonheur. Il faut aussi reconnaître que Jason méritait aussi le titre. Et le fait qu’il ait porté le maillot jaune durant trois jours, m’a aussi soulagé finalement d’une pression et cela m’a permis d’avoir plus d’énergie les derniers jours pour aller chercher les derniers jours le maillot jaune même si ce n’était pas une quête ou un projet prémédité».
CS+ : Quel regard portez-vous sur le niveau de la Tropicale Amissa-Bongo et quel est celui des équipes africaines 12 ans après votre première participation avec la Française des Jeux ?
GS : « Bonne question. C’est toujours dommage de perdre un maillot jaune. Mais en réalité, je vous dis, je n’ai pas mal vécu cela. Je suis resté calme, car la semaine était longue et rien n’était perdu. Comme je l’ai dit plus haut, Jason et moi un et deux au classement général, quoi qu’il arrive, c’était vraiment du bonheur. Il faut aussi reconnaître que Jason méritait aussi le titre. Et le fait qu’il ait porté le maillot jaune durant trois jours, m’a aussi soulagé finalement d’une pression et cela m’a permis d’avoir plus d’énergie les derniers jours pour aller chercher les derniers jours le maillot jaune même si ce n’était pas une quête ou un projet prémédité».
CS+ : Quel regard portez-vous sur le niveau de la Tropicale Amissa-Bongo et celui des équipes africaines 12 ans après votre première participation avec la Française des Jeux ?
GS : « Le niveau de la compétition a vraiment augmenté. Ça fait du bien de voir les équipes européennes sur ce tour pour aider et améliorer tous ces coureurs africains. Douze ans plus tard, le niveau est vraiment élevé contrairement à ma première participation où je voyais déjà beaucoup d’individualités côté coureurs africains. C’étaient des cyclistes forts, mais pas forcément un collectif. Aujourd’hui, les choses ont vraiment évolué au sein des équipes africaines. Le cas de l’Erythrée où il y a beaucoup de coureurs qui évoluent dans les équipes professionnelles en Europe. Cette année, le niveau de la compétition était très homogène et très élevé»
CS+ : Parlant un peu de TotalEnergies où vous êtes depuis 2019. Comment vous faites pour se frayer une place dans l’effectif Pro devant une légende comme Peter Sagan ?
GS : « Déjà, l’arrivée de Peter Sagan a beaucoup changé de choses, surtout la notoriété de l’équipe. Il nous a apporté beaucoup, avec Sportful comme équipementier et Specialized pour les vélos. Au-delà ça, il a pris sa place dans l’équipe et n’avait pas le désir de tout chambouler. Tous autant qu’on est, on a continué dans notre rôle d’équipiers, de leader et de sprinteur, etc. Et lorsqu’on est engagé dans les mêmes compétitions, on a un rôle à jouer pour lui et pour l’équipe ».