Judo : Wilfrid Nguema fait envoyer la subvention de Luc Manogho dans un compte bancaire clôturé


Libreville, 01 octobre 2022 (CLUB SPORT+). Boursier de l’Etat gabonais en raison de son statut d’athlète de haut niveau, Luc Manogho pensionnaire du centre d’entraînement Judo International Mantois de Paris, vit une rocambolesque affaire. La bourse que l’Etat gabonais lui a alloué pour sa préparation a été virée dans un compte fictif dont les cordonnées ont été transmis à l’Agence nationale des bourses du Gabon par l’actuel bureau de la Fédération de judo.
Voilà une affaire qui pourrait faire basculer le vote ce samedi 1er octobre 2022 à l’occasion de l’Assemblée générale élective de la Fédération gabonaise de judo et Jujitsu (Fégajudo), où les 28 délégués sont appelés aux urnes, pour élire le futur président de cette fédération.
Alors que la majorité des athlètes de haut niveau ont déjà perçu leurs subventions depuis l’étranger pour les frais liés à leurs préparations et la participation aux compétitions, à travers l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). Contre tout attente, il se trouve que Luc Manogho (-100kg), médaillé de bronze aux Jeux Afrique de Rabat 2019 à Rabat au Maroc, n’est toujours rentré en possession de cette subvention. Et pourquoi ?
Pensionnaire du Judo International Mantois (JIM 78) à Paris en France, depuis le 4 août dernier, pour préparer ses qualifications aux Jeux olympiques Paris-2024, Luc Manogho qui pensait que son centre avait reçu les fonds via l’ANBG sera interpellé par les responsables de ladite structure.
La mise au point du centre…
Dans un document explicatif signé de Nacer Maakouf, président du JIM 78, ce dernier revient en détail sur ce qui s’apparente à un acte de légèreté notoire de la part de l’actuel président de la Fégajudo, Wilfrid Nguema, qui aurait transmis à l’ANBG l’ancien numéro bancaire du centre de formation alors que celui-ci a été clôturé depuis le mois de juin 2022. Une situation terrible qui a d’ailleurs amené le centre d’entraînement à apporter des éclairages : « Aujourd’hui, nous avons appris, par l’intermédiaire de l’athlète Luc Manogho que les fonds ont été versés le 29 septembre 2022. C’est en prenant connaissance de l’avis de virement que nous avons eu le regret de constater que les fonds ont été virés dans le compte clôturé », fait constater Nacer Maakouf.

En pareille situation, les fonds doivent être renvoyés auprès de l’Agence nationale des bourses du Gabon, sous un délai de 15 jours selon les normes. En cas de perte d’argent ou de toutes tracasserie, le JIM 75 se désengage logiquement de toute responsabilité : « Cet incident n’étant pas de notre fait, nous souhaitions vous assurer sur ce point », précise la note.
Luc Manogho désespéré …
Pour se rassurer de ce que son centre disait, Luc Manogho, médaillé de bronze aux Championnats d’Afrique de 2020 à Madagascar rentre en contact avec l’ANBG qui lui fournira la traçabilité du virement et le Swift attestant de l’effectivité de l’opération. Un virement envoyé dans un compte en ligne qui n’existe plus depuis des mois. Choqué par la bourde que vient de commettre Wilfrid Nguema et son équipe, Luc Manogho affirme que le responsable du centre avait bel et bien demandé à Wilfrid Nguema de ne pas faire la transaction sur l’ancien RIB : « Voilà maintenant dans quelle situation je me trouve, et pourtant j’avais bien dit au responsable du centre de ne rien entreprendre avec la fédération sans mon accord. Parce que je sais comment ces gens-là fonctionnent. Ce sont des gens qui ne tiennent jamais leurs promesses », déclare le judoka très déçu qui s’entraîne actuellement seul et sans assurance médicale.
Désespéré, Luc Manogoh se remet à l’ANBG pour que les fonds soient retrouvés et les envoyer à la bonne adresse bancaire. Cette erreur professionnelle qui peut compromettre la carrière de Luc Manogoh est inacceptable à ce niveau de responsabilité. D’autant plus qu’on parle de la carrière d’un athlète et de l’argent du contribuable gabonais. Aux judokas de se faire leur propre opinion et d’en tirer les conséquences qui s’imposent.