Libreville, 14 septembre 2022( CLUB SPORT+). Accusé par certains médias gabonais d’avoir délaissé les fédérations sportives sur le plan local, Franck Nguema, ministre des Sports, a fini par mettre sur la place publique les preuves tangibles sur les financements obtenus par les fédérations sportives entre 2019 et 2022. Des financements évalués à 3 milliards de francs CFA pour la participation aux compétitions internationales et locales, parfois.

Les sommes font froid dans le dos au moment où plusieurs pays du monde sont frappés de plein fouet, par la crise monétaire et du Covid-19. Au Gabon, on a l’impression que cette conjoncture n’a pas d’impact puisque, depuis 2019 à ce jour, 3. 046.678 .087 francs CFA sont sortis des caisses de l’Etat au profil des fédérations et la participation aux compétitions internationales.

Pour mémoire, c’est le 26 novembre 2021 pendant la crise sanitaire Covid-19, que le ministre des Sports, va mettre en place la réforme olympiade 2021-2024 dont l’objectif consiste à « relancer les compétitions nationales selon la vision du chef de l’État , Ali Bongo Ondimba qui souhaite faire du Gabon une grande nation de sport », avait-il déclaré Franck Nguema il y a deux ans.

Mais l’homme propose Dieu dispose, cette réforme qui était imposée aux fédérations désireuses d’être accompagnées financièrement par l’Etat, va connaître un retard à l’allumage. Premièrement par la difficulté des postulants à remplir les conditions exigées par le cahier de charges, et deuxièmement, par la crise sanitaire mondiale Covid-19 qui n’a épargné aucune nation. Même pas les pays du Nord qui ont des structures mieux organisées et rigides à celles du Gabon. Un cas de force majeure qui aura des incidences sur le décaissement des fonds pour les fédérations « bons élèves ».

L’application de la réforme redardée par la Covid-19 mais les fédérations accompagnées

Sur la vingtaine des fédérations qui composent le landernau sportif au Gabon, seules cinq, ont réussi à se conformer au cahier des charges exigé par réforme portée par Franck Nguema. Il s’agit du basketball, handball, athlétisme, golf et taekwondo. Malgré qu’elles ne sont pas toujours rentrées en possession de leurs subventions, ces dernières n’ont pas le droit à se plaindre. Puisqu’elles ont toutes été biberonnées par le ministère des Sports pour leur participation aux joutes internationales et certaines compétitions domestiques. Prenons le cas des fédérations de taekwondo et de basketball, notamment. En effet, entre 2019 eu 2022, elles ont respectivement bénéficié de 186. 945.829 francs CFA et 141.685.980 francs CFA des fonds de l’Etat via le ministère des Sports.

Sur la somme globale dépensée par l’Etat au profil de ces associations qui doivent changer leur modèle économique, le ministère des Sports évalue cette manne à 3.046. 679.087 francs CFA sur les quatre dernières années sans compter le football dont les sommes sont astronomiques. Passons…

Franck Nguema  » On ne débloque pas un budget par le claquement des doigts »

Interrogé par notre rédaction sur le retard accusé par le ministère des Sports à mettre à les subventions à la disposition des fédérations sportives ayant souscrit à la réforme, Franck Nguema explique que cela est dû à « la mise à disposition du budget 2023 à partir du 1er avril et les délais des procédures administratives et financières de la chaine budgétaire », indique-t-il.

Et de rassure que « les cinq bons élèves »rentront bientôt en possession de leur subvention « le dossier est déjà au niveau de la Direction générale du budget. On ne débloque pas un budget d’un classement des doigts », rappelle Franck Nguema à ceux qui s’avancent hasardeusement sur ce dossier. Pour finir, «Au courant de l’année 2022. N’oublions pas que la levée des mesures restrictives contre la Covid-19 c’était le 10 mars dernier et donc, cela a décalé les procédures puisque les activités sportives étaient suspendues depuis 2 ans », explique le ministre des Sports à ceux qui oublient volontairement cette réalité très récente.