La Rwandaise est devenue mardi dernier la première femme à diriger une rencontre de Coupe d’Afrique des nations masculine.
Salima Rhadia Mukansanga a inscrit son nom en lettre d’or dans l’histoire du football africain, en devenant, mardi 18 janvier dernier la première dame à arbitrer un match de Coupe d’Afrique des nations (Can) masculine, lors de la rencontre qui a opposé le Zimbabwe à la Guinée (2-1). Au cours de cette confrontation, la Rwandaise a assuré son rôle avec brio. Dans un match haché par les fautes, elle a sifflé à 34 reprises et distribué ses premiers cartons (3 pour chaque équipe, ndlr) à une phase finale de Can. Pour Eddy Maillet, directeur des arbitres à la Confédération africaine de football (Caf), c’était un moment historique. « Nous sommes extrêmement fiers de Salima car elle a travaillé dur pour être là où elle est aujourd’hui. Nous savons qu’elle a dû surmonter de sérieux obstacles pour atteindre ce niveau et elle mérite qu’on lui accorde du crédit », a-t-il souligné dans un communiqué.
Agée de 35 ans, Salima Rhadia Mukansanga était déjà devenue, la semaine dernière la première femme quatrième arbitre d’un match de la Can lors de la confrontation entre la Guinée et le Malawi.
Aujourd’hui arbitre internationale, Salima Rhadia Mukansanga a d’abord été attirée par la balle orange. « J’aimais le basketball et je voulais le prendre très au sérieux, mais l’accès aux infrastructures et aux entraîneurs de basket était difficile. C’est ainsi que j’ai fini par arbitrer, ce que je n’ai d’ailleurs jamais regretté », s’est-elle confiée à l’Agence ivoirienne de presse (Aip).
Après avoir lancé sa carrière d’arbitre lors de quelques matches de 2e division rwandaise masculine et lors des rencontres féminines, avant d’être promue en 2012 par la Caf et de participer à des rencontres dans le continent, mais comme arbitre assistante. Deux ans plus tard (2014), Salima Rhadia Mukansanga officie pour la première fois comme arbitre centrale lors d’un match international, Zambie-Tanzanie, qualificatif pour le Championnat d’Afrique féminin. « C’est grâce à la façon dont j’ai géré ce match que j’ai prouvé ma capacité à diriger des rencontres à n’importe quel niveau sur le continent. Ce fut une expérience passionnante. Depuis ce jour, on m’a fait confiance pour officier d’innombrables matches internationaux en Afrique et au-delà », se souvient-elle.
Dans les années qui suivent, la jeune arbitre ne fait que progresser jusqu’à devenir arbitre centrale lors du mondial féminin organisé en 2019 en France. Salima Rhadia Mukansanga était aussi présente, cette année aux Jeux olympiques (Jo) de Tokyo comme arbitre central. Un parcours qui devrait créer des vocations. C’est du moins ce que souhaite Eddy Maillet. « Ce moment n’est pas seulement pour Salima mais pour chaque jeune fille en Afrique qui a la passion du football et qui se voit comme arbitre dans le futur », a-t-il affirmé.