Libreville, 19 juillet 2024 (CLUB SPORT+)-Ces footballeurs qui ont fait de ce sport leur métier. Ils réclament le payement intégral de la dette qui correspond aux impayés de salaires des saisons antérieures que l’Etat via le ministre des Sports André Jacques Augand, a pris l’engagement de régler.        

Assis sur des matelas, mines froissées avec des banderoles affichées sur le mur de l’entrée principale du Ministère des Sports, certains footballeurs de première et deuxième division du Gabon, ont décidé de braver les vents marins en cette période de saison sèche. Depuis lundi, ils ont décidé de mettre leur santé entre parenthèse en passant les  journées et les nuits sur le front de mer. « Nous sommes ici depuis lundi, et avions décidé de passer nos nuits ici », a lâché un des grévistes, sous  un ton ferme.

Sur l’une des deux banderoles affichées sur la clôture du Ministère des Sports, ces footballeurs réduits à la mendicité et qui viennent de passer quasiment deux saisons blanches, interpellent le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma : « Monsieur le président de la Transition, nous mettons l’espoir sur vous, car le ministre des Sports ne respecte pas ses engagements », dénoncent-ils.  

Et sur la dernière banderole, les footballeurs qui ont décidé de vivre de ce sport, rappellent un principe de base dans et fondamental dans le droit du travail : « Tout travailleur mérite un salaire. Nous réclamons le payement intégral de la datte des footballeurs de D1 et D2. Trop c’est trop !! », fulminent ses pères de familles.

Au sujet du payement intégral dont ils réclament, il s’agit des dettes des saisons 2016-2018 et 2022-2023. Une ardoise que la tutelle avait évaluée à la bagatelle somme de  3 760 727 830 FCFA à travers une commission technique mise en place au mois de novembre 2023 par le ministre des Sports André Jacques Augand après le premier mouvement d’humeur lancé par les footballeurs qui avaient assiégé, le Ministère des Sports, pour les mêmes mobiles.

Précisions que ce montant regroupe l’ensemble des dettes accumulées par l’Etat, via la Ligue nationale de football professionnel (LINAFP), organisateur des championnats nationaux.

Sur le lieu de piquet de grève, nous avons rencontré une figure bien connue du National-Foot, Romaric Lignanzi, ancien joueur de l’Union Sportive de Bitam et aujourd’hui capitaine du FC Canon 105. Notre interlocuteur nous rappelle les raisons de cette action : « Nous sommes là pour revendiquer le payement intégral des dattes des saisons 2016-2018 et 2022-2023 ».

En grève depuis lundi dernier, les footballeurs s’étonnement de  l’attitude pour le moins indifférente du patron des Sports  André Jacques Augand : « Le ministre des Sports ne nous ait pas encore reçus. Il est là, il rentre il sort. Il nous voit, il ne s’arrête pas. Ça veut dire qu’il ne nous considère pas  », déplore Romaric.

Les grévistes qui ont mis en place une organisation avec  deux équipes de relai celle de la journée et de la nuit, font savoir que cette grève n’est que  l’expression d’un râle-bol, conséquence du non prise en compte des démarches qu’ils ont entreprises auprès des autorités afin de rentrer dans leur droit.

Le ministre des Sports qui a, annoncé cette semaine la reprise des Championnats nationaux en septembre, les footballeurs présents au piquet de grève, déplorent cette démarche de M. Augand. « Comment peut-on parler de reprise du championnat alors que la question de la dette reste entière. Il n’est pas question de reprendre le chemin des terrains, sans que la dette ne soit réglée intégralement », menacent-ils non sans interpeller le président de la transition sur le sort qui est réservé depuis des années.

Chaîne de solidarité

Alors que les footballeurs dénoncent l’indifférence du patron des Sports, du côté de la corporation et acteurs du sport roi, on note un soutien. C’est le cas de cette chaîne de solidarité lancée par Dimitri Mihindou au lendemain du lancement de cette grève. Une chaîne de solidarité qui marche bien, et permet d’assurer la ration journalière des manifestants et l’achat des médicaments.

Brice Madinda Koumba, président d’AS Dikaki, s’est rendu sur les lieux pour  apporter son soutien à ses  jeunes frères qui sont dans ce combat noble. En effet, ce dernier  garde espoir d’un aboutissement heureux de ce sempiternel problème. « Nous espérons que les joueurs auront gain de cause, car le ministre est humain. Dans cette humanité, nous espérons qu’il fera le maximum selon ses prérogatives  pour venir en aide à ces joueurs qui réclament ce qui leur revient de droit », espère-t-il.

Si les footballeurs ont décidé de faire grève, c’est parce que le ministre a pris des engagements. « Il revient de cet fait, au ministre des Sports de régler ce problème de la dette »,  indique le président de AS Dikaki.