Editorial: C’est l’heure de la refondation du football gabonais pour un avenir meilleur
Bitam, 23 septembre 2023 (CLUB SPORT+)-Le football gabonais traverse l’une de ses pires périodes, car ne marche pas comme on le souhaite. C’est l’occasion idéale de poser un diagnostic froid, pour cerner les causes de cette crise à plusieurs échelles au moment où le Gabon est dans une période de transition avec le Comité de transition et la restauration des institutions, dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguéma et le Premier ministre Raymond Ndong Sima.
Le football gabonais est un grand corps malade, et ce n’est pas la reprise des Championnats nationaux (hommes et femmes) qui viendra le relever aussi rapidement. Le problème est plus profond qu’on ne le pense. Et André-Jacques Augand, le ministre de la Jeunesse des Sports de la transition, et son équipe, l’ont certainement compris.
En effet, la fessée reçue par l’équipe nationale féminine, vendredi dernier à Franceville, face au Botswana (4-1), en match-aller comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Maroc 2024 a démontré une nouvelle fois, que le football gabonais est à refaire. Et que sa relance, ne passe pas uniquement par la reprise des compétitions domestiques d’élite. Le croire, c’est dire qu’on a rien compris et que, nous avons choisi la voie de la facilité, en ignorant savamment nœud du problème.
L’humiliation subite par la sélection féminine n’est pas du faite uniquement de l’absence du championnat, pour la simple raison que dans cette équipe, il y a une dizaine de joueuses qui évoluent à l’étranger et qui, sont en jambe. Cette analyse ou observation tient encore, si nous prenons le cas des Panthères hommes éliminées de la phase finale de la prochaine Coupe d’Afrique. La faute, a une mauvaise campagne des éliminatoires. Et pourtant, tous les joueurs convoqués par Patrice Neveu pour ces éliminatoires évoluent tous, à l’extérieur. Aucun joueur local n’a été convoqué par le sélectionneur national pour disputer les six matchs.
Ainsi, nous comprenons aisément que la crise que traverse le football gabonais, ne peut se résoudre par la simple reprise du National-Foot. Pour ceux et celles qui pense que c’est la formule qui viendra tout régler, ils font fausse route.
Pour que le football gabonais retrouve une image reluisante, il faut que le ministère des Sports et la Fédération gabonaise de football, mettent en place un plan de développement qui prendra en compte, toutes les catégories. Car, au Gabon pour le regretter, on a tendance à ignorer la base qui est le fondement de toutes les disciplines sportives. On préfère accorder de l’intérêt à l’élite, après on est surpris de voir des résultats désolants qui ternissent l’image du pays.
Or, si les pays comme le Sénégal, le Mali, le Nigéria, le Ghana, ont un football qui se porte bien, c’est parce qu’ils ont pensé à la base. Mais au Gabon, on fait l’inverse.
Le moment est donc venu de faire les choses différemment en mettant en place, toute l’architecture autour du football. Et, cela passe, inéluctablement par la mise en place, d’un plan de développement implique aussi, la construction des infrastructures de base dans l’ensemble du territoire national. Car, le Gabon n’en dispose quasiment pas. Rare sont les communes et les villes de l’arrière-pays qui disposent des terrains de football et des centres de formation digne de ce nom ayant à leur sein, des véritables formateurs.
Le Gabon qui est actuellement dans une période de refonde des institutions, André-Jacques Augand qui hérite du ministère des Sports, ne doit pas se laisser à la dictature de l’urgence qui consiste à relancer le National-Foot rapidement sous le même modèle économique basé sur les ressources de l’Etat. Un modèle qui a montré ses limites depuis des années et qui, n’est plus d’actualité. Il faut en effet, trouver d’autres mécanismes de financement pour la pérennité des championnats nationaux. Si on n’est pas conscient de cette réalité, ce qu’on est loin de sortir de la gadoue.
Le moment est donc venu de poser les bases pour que le football gabonais connaisse enfin son essor vers la félicité.