Libreville, 05 mai 2023 (CLUB SPORT+). Depuis quelques jours, les rencontres de football du championnat national de D1 sont reportées en majorité et d’autres se jouent difficilement sur la bonne foi de certains président de clubs. Cette situation due aux impayés de salaires des joueurs par l’Etat, oui par l’Etat, a pour bouc-émissaire Franck Nguema, ministre des Sports.
C’est la crise au sein du football gabonais avec les arriérés de salaires pour les joueurs professionnels (D1 et D2) et le manque de subvention aux clubs féminins de D1 qui prennent part au championnat national organisé par la Ligue nationale féminine de football nouvellement créée par le ministère des Sports. Un championnat qui a débuté le 31 mars 2023 et qui est à sa 7e journée. Et aux dernières nouvelles, tout va s’arrêter d’ici quelques jours en raisons de ces problèmes financiers, annonce un président de club.
Si l’Etat s’est engagé une énième fois, accompagner financièrement les clubs qui sont avant tout, des structures privées, tel que recommandé par les Assises du football national organisées en mai 2021 par le ministère des Sports, en vue de restructurer le football gabonais notamment, les championnats nationaux d’élite, il est facile d’accuser Franck Nguema de la situation actuelle.
Au titre des recommandations de cette grande messe de réflexion figure, la mutualisation des charges entre l’Etat gabonais et les clubs sur une période de trois ans. Après la fin de la période de la vache laitière avec l’instauration du professionnalisme en 2012 par le président de la République Ali Bongo Ondimba, où l’Etat a injecté des milliards entre 2012 et 2017, le gouvernement s’est une nouvelle fois engagé à prendre sur lui, certaines charges. A savoir : les visites médicales des joueurs, les salaires, le transport, l’hébergement jusqu’au payement des entraîneurs à hauteur de 500.000 FCFA pour ceux de D1 et 350000 FCFA pour les entraîneurs de D2. Des sacrifices une nouvelle fois à saluer, la preuve que l’Etat tient à ce que le football se joue et que les acteurs vivent de leur métier.
Mettre fin au tout Etat
S’il est clair que l’Etat a servi de rampe de lancement dans certains pays pour l’instauration du professionnalisme, au Gabon, c’est une éternité. L’Etat qui a d’autres priorités s’est encore mis la corde au cou en s’érigeant en pourvoyeur de fonds pour le développement du football après deux saisons d’arrêt à cause de la Covid-19. Or, les choses ne devraient pas se passer ainsi. Il faut mettre fin à ce modèle économique qui implique les ressources financières de l’Etat, pour le financent du National-Foot.
Le championnat national de D1 masculin dont les joueurs accusent 7 mois d’impayés de salaire, les signes d’un arrêt sont visibles avec les reports des matchs. D’aucuns diront que la faute incombe à l’Etat et d’autres, aux clubs qui ne se sont pas encore constitués en véritables entreprises à object sportif et fonctionnent toujours comme des associations ordinaires malgré la mise en place de la nouvelle loi du sport qui permet désormais à ces entités de changer de statut. Mais non, les clubs préfèrent être nourris au biberon de l’Etat.
Les torts partagés
Mais à y regarder de près, les torts sont partagés entre les deux parties. L’Etat qui continue de jouer le jeu en engageant les finances publiques pour le financement du football d’élite et les clubs, qui se complaisent et ne fournissent aucun effort dans la recherche des mécanismes de financement pouvant leur permettre d’être autonomes financièrement. Et au lendemain de la Coupe du Monde 2022 ils sont passés à la caisse, l’Etat respectueux de ses engagements et qui paie toujours ses dettes a débloqué 20.000.000 FCFA pour chaque club du National-Foot 1 (14 au total) et 12.500.000 FCFA pour le National-Foot 2, 10 au total.
L’Etat qui paie ses charges en fonction des priorités, traine un peu le pas dans le payement de la seconde tranche et la mise à disposition des fonds pour le championnat féminin, on ne saurait mettre ce retard sur le dos du ministre des Sports Franck Nguema, qui a déjà effectué toutes les procédures auprès des régis financières pour que les fonds soient débloqués. Refuser de le comprendre, c’est faire preuve de mauvaise foi.
Franck Nguema : un ouvrier au service de l’Etat
Franck Nguema qui a apporté une nouvelle dynamique dans la gestion du sport au Gabon avec des reformes et un management de haut niveau, reste un ouvrier de la République. Si ce n’était pas le cas, il n’aurait pas cette longévité au ministère des Sports, preuve de la confiance totale d’Ali Bongo Ondimba en vers le fils de Medouneu.
Et Bienvenu Obiang Essono, président de l’Union Sportive de Bitam (USB) refuse de voir les choses de manière simpliste sait où ça coince salue même les efforts du patron des Sports. « La faute n’est pas au ministre des Sports, mais à ceux qui gèrent l’argent qui ne comprennent pas la nécessité de financer le football en cette période », a-t-il déclaré. Le président de l’USB pointe ensuite du doigt aux participants des assises sur le football national : « Les gens qui ont pris part à ces assises, auraient dû dire que l’Etat n’avait plus capacité de financer le football, ça aurait dû éviter tous ces problèmes », estime-t-il.
Si un dirigeant de club a l’honnêteté de reconnaître les efforts du patron des Sports et par ricochet du gouvernement, pour que le football se joue au Gabon, qui sont ces personnes qui peuvent se permettre de remettre en cause ce travail de fourmis abattu par Franck Nguema depuis qu’il est aux commandes du ministère des Sports ? Il n’y a que les aigris et les ennemis du progrès qui peuvent se lever un matin et dire que depuis juin 2019, Franck Nguema n’a rien fait pour le sport au Gabon.
Mais l’histoire retiendra que ce même Franck Nguema dont le nom est traîné dans la boue a reformé la procédure d’attribution bourses des athlètes de haut niveau, la mise en place du championnat scolaire et universitaire ex OGSU, la réforme du National-Foot, la mise en place du championnat national féminin de D1. Sans oublier l’amélioration des conditions autour de la sélection nationale avec notamment les revalorisations des primes, les conditions de voyage et d’hébergement. Et bien d’autres actions à l’actif de ce membre du gouvernement qui a la capacité de débloquer les fonds à des moments courts pour le sport gabonais.