Garde à vue du président de la Fégafoot : son avocat exige le respect des droits de son client
Libreville, 23 avril (CLUB SPORT +) – Le président de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), est en garde à vue depuis jeudi dernier et aurait selon ses proches, subi plusieurs interrogatoires au sujet de l’enquête sur les abus sexuels sur mineurs dans le football, le tout sans la présence de son avocat qui s’est exprimé sur la situation chez nos confrère de Radion France Internationale (RFI).
Si les faits sont avérés, ce serait considéré clairement comme une violation des droits de l’Homme. Pierre Alain Mounguengui, réélu il y a une semaine à la tête de l’instance faîtière du football gabonais et aujourd’hui gardé à vue dans les locaux de la redoutable Direction de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DCISM) et, aurait subi plusieurs interrogatoires sans la présence de son avocat. Ce dernier n’a pas vu son client, et a même été invité ce samedi à ne passer que 15 minutes avec Pierre Alain Mounguengui, proposition que l’intéressé a purement et simplement refusé, d’autant plus qu’un agent les aurait assistés au cas où il aurait accepté.
En plus de cela, ce 23 avril, la femme du mis en cause n’aurait pas eu accès aux locaux dans lequel son mari est retenu. Selon nos information le président de la Fégafoot, se trouverait dans une cellule inaccessible.
En effet, ce matin, sous les ondes de RFI, son avocat déplore : « Je n’ai pas pu le rencontrer alors que la loi m’autorise à m’entretenir durant une heure avec mon client », dénonce Me Henri Guey. Avant de rajouter : « Je ne sais donc pas ce qui lui est reproché. J’ai saisi le procureur de la République pour que les droits de mon client soient préservés ».
Pierre Alain Mounguengui qui serait victime d’un acharnement selon ses soutiens car n’étant pas le principal du scandale de pédophilie qui secoue le football gabonais, va donc encore passer du temps du côté du B2, où, depuis quelques jours plusieurs de ses proches sont sans nouvelles. « Tout ce qui se fait du côté du B2 est totalement dans le faux. Pourquoi l’enquête de s’arrête après la mise en garde à vue de Pierre Alain Mounguengui ? », s’est interrogé un observateur averti du football gabonais.
DES INTERROGATIONS
Depuis que le président de la Fégafoot est gardé à vue dans les locaux du B2 une certaine opinion se pose bon nombre de questions. La DCISM qui est une unité militaire proche de la présidence de la République du Gabon, très connue sur les dossiers liés aux affaires politiques et de sureté de l’Etat, a-t-elle compétence de traiter des affaires civiles et de mœurs comme c’est le cas avec le sujet sur la pédophilie, une pratique qui date de trente dans le milieu du football gabonais?Et quelles sont les raisons pour lesquelles les responsables de cette unité très redoutée refusent à l’avocat du président de la Fégafoot d’échanger avec son client comme l’exige loi ? Et pourquoi M. Mounguengui continue de subir des interrogatoires alors que jeudi dernier il a été confronté par son accusateur Parfait Ndong et a même signé le procès-verbal de cette audition ?
Autre question, quelles sont les raisons pour laquelles l’épouse du membre exécutif de la Confédération africaine de football n’a pas pu rendre visite à son mari ? Est-ce une manière de maintenir une certaine pression psychologique sur le président de la Fégafoot ? Autant d’interrogations qui donnent raisons à ces personnes qui soutiennent que Pierre Alain Mounguengui est victime d’un acharnement et d’un règlement de compte. Aux responsables du B2 de prouver le contraire.