Femmes sportives au Gabon : Un atelier met en lumière les obstacles et les défis à relever

Femmes sportives au Gabon : Un atelier met en lumière les obstacles et les défis à relever

LIBREVILLE, 27 janvier 2025 (CLUB SPORT+)-À l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme sportive, la Ligue de basketball de l’Estuaire (LIBABE) et l’Union des femmes reporters sportives du Gabon (UFRESGA) ont organisé le weekend dernier un atelier de mobilisation pour une meilleure représentativité des femmes dans le sport en général, et dans le basketball gabonais en particulier.

Cet atelier était axé autour de trois points précis : informer les participantes sur les enjeux de la diversité, encourager les participantes à jouer un rôle clé tant sur le terrain qu’au sein des instances dirigeantes, et accroître la visibilité des femmes dans le basketball.

L’organisation de cet atelier arrive à point nommé pour ces femmes du sport, car le constat est que le sport féminin est malade et que la seule personne à même de le soigner est la femme elle-même. L’unité des femmes est essentielle, comme l’explique la présidente du Sport féminin au Comité national olympique du Gabon (CNOG), Dada Garba Moutsinga : « C’est une initiative qui a permis de réunir les anciennes gloires du basketball pour discuter de tout ce qui mine le basketball féminin, et le sport féminin en général. Quand vous regardez le football féminin, il est malade. Le handball, je ne sais même pas s’il existe encore. Le volley-ball n’en parlons plus. C’est un peu le basketball qui essaie encore de se démarquer », a-t-elle déploré.

Les anciennes gloires du basketball gabonais ont participé à cette journée de réflexion….

Pour que cela change, il faut que les femmes agissent. Et pour qu’elles agissent, il faut qu’elles soient sur le terrain. Elles doivent se battre pour briguer des postes sur le plan national et international. Il faut que leurs actions soient médiatisées pour qu’elles soient connues du plus grand nombre, a-t-elle ajouté.

Consciente que la relève n’a pas été bien assurée après leur départ, Michelle Clémence Mba Nze, ancienne capitaine de l’équipe nationale de basketball et présidente de l’Amicale des basketteuses du Gabon, estime qu’il est temps de se remettre à la formation depuis la base. « C’est la solution pour améliorer les choses dans ce secteur », a-t-elle martelé.

Appel à la mobilisation

Le regard de l’entraîneur Ruth Glenna Bibeyi est plutôt mitigé. Elle fait remarquer que le basketball féminin n’a plus la côte comme par le passé, tout en notant que les clubs et les ligues font actuellement des efforts considérables pour intéresser le plus grand nombre de jeunes filles. Elle a appelé à une mobilisation de tous les acteurs pour plus de visibilité de celles qui sont dans l’action.

Pour elle, « Il faut que vous, les médias, puissiez nous aider dans ce sens. Pour attirer le maximum de jeunes filles, il faut qu’elles sachent qu’il y a des clubs et des coachs qui s’occupent des jeunes filles. Il faut qu’il y ait beaucoup de communication autour. Donc, c’est ensemble que nous allons relever le basketball féminin », a-t-elle suggéré.

Union fait la force…

Comme autre solution, elle envisage de créer une association qui réunira toutes les femmes coachs du Gabon afin d’avoir un réseau fiable pour discuter de certaines thématiques. Même schéma pour les joueuses, les réunir au sein d’une association serait l’idéal.

… appuyée par le président de la Ligue de basketball de l’Estuaire, Claude Michel Tchissambo.

Pour la représentante de l’UFRESGA, Svetlana Nzang Mvé, il n’est plus question que la femme sportive continue de se mettre en retrait. Il faut maintenant qu’elle soit présente dans les sphères de décision afin de développer le sport féminin. « On espère qu’en cette nouvelle année, le sport féminin sera réellement considéré. Il ne faut plus que la femme soit considérée comme un objet de propagande ou comme un mobile pour certains de se faire de l’argent », a-t-elle déclaré.

Mathilde Okome, vice-présidente de la Ligue de basketball de l’Estuaire (LIBABE), a quant à  elle confié que conformément à une promesse de campagne, la LIBABE s’engage à travailler avec l’ensemble des acteurs sportifs. D’où l’organisation de ces retrouvailles entre générations différentes. « Ce nouveau bureau a compris qu’il était nécessaire de faire appel à ces anciennes élites pour accompagner la nouvelle génération qui manque de repères. Le basketball féminin a pris un virage négatif. Nous avons besoin de ce genre d’initiative pour la mobilisation et la sensibilisation des anciennes femmes sportives pour accompagner le projet de la ligue de l’Estuaire », a-t-elle conclu.

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