CAN 2024 : les journalistes, face à l’inconsidération du Cocan Côte d’Ivoire
Abidjan,16 janvier, 2024 (CLUB SPORT+)-Le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique Côte d’Ivoire 2024, a-t-il délibérément décidé de se démarquer de ce qui se fait mieux depuis des années autour des journalistes accrédités par la Confédération africaine de football ? Cette question reste entière, tant plusieurs manquements ne cessent d’être constatés depuis le début de la Can défavorisant les journalistes.
Depuis le 13 janvier dernier, la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) bat son plein en Côte d’Ivoire dans les villes d’Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo. Mais cette faveur autour de cette grande messe du football africain, est loin d’être la même du côté des hommes et femmes des médias accrédités pour cet événement, et venus du continent africain et à travers le monde pour médiatiser ce tournoi.
Pour cause, le Comité d’organisation qui a certainement tout prévu pour les 24 équipes et leurs délégations, a oublié de mettre un dispositif autour des journalistes accrédités, ayant effectué le déplacement pour la Côte d’Ivoire. Pour les habitués des grands événements sportifs, une organisation est toujours mise en place pour les hommes et femmes de médias afin de faciliter leur travail.
Et cette organisation va du transport gratuit jusqu’aux lieux des rencontres aller-retour sur l’ensemble du territoire national où se disputent les rencontres ce, via des Shuttles médias ; une salle média équipée d’un réseau internet de qualité et une restauration lors des rencontres, mais aussi, en salle de presse.
Si sur le papier tout ce que nous venons d’énumérer a été planifié par le Cocan Côte d’Ivoire, sur les faits, ce n’est pas l’organisation attendue ! Tant, beaucoup d’insuffisances ont été constatées depuis le match d’ouverture qui opposait les Éléphants de Côte d’Ivoire aux Lycaons de la Guinée-Bissau (2 – 0, NDLR), samedi dernier au stade olympique Alassane Ouattara Ebimpé.
Le samedi 13 janvier, le programme des navettes annoncé par le comité d’organisation n’a pas été respecté au grand dam des journalistes. Avec lieu de départ, le Palais de la Culture de Treichville, les horaires des trois navettes n’ont pas été respectés par la commission média et logistique. La première navette qui devait prendre le cap sur Ebimpé à 15 heures, quittera le Palais de la Culture à 16 heures. Du coup, tout le programme a été décalé.
Le match étant prévu à 21 heures GMT et 20 heures, heure ivoirienne, plusieurs journalistes ont dû emprunter les transports en commun et les véhicules particuliers pour rallier le stade. C’est le cas des journalistes équato-guinéens, camerounais et gabonais. Sans escorte et sans laisser passer pour avoir accès au stade, ces journalistes déçus, ont quand même pris le risque. Malheureusement, ils seront confrontés aux embouteillages monstres d’Abidjan. Arrivés au premier cordon de sécurité situé à deux kilomètres du stade, ces professionnels, qui venaient de taper deux heures dans les embouteillages, seront contraints de descendre des véhicules qui les transportaient, sous l’ordre des forces de sécurité.
Malgré les explications et supplications des journalistes, les hommes en tenue n’ont voulu rien comprendre. « Nous avons reçu les consignes », point final. Conséquence, ces journalistes, n’assisteront pas à la cérémonie d’ouverture, parce qu’ils ont parcouru plus 2 km pour arriver au stade.
À la fin du match, c’était la catastrophe. En effet, les journalistes après avoir assisté aux conférences de presse, ils ont dû attendre plus deux heures pour être transporté. Au regard de la longue attente, la pression est montée entre les journalistes et les volontaires. Les bus qui ne démarraient toujours pas, plusieurs journalistes ont jeté l’éponge pour marcher jusqu’à la sortie du stade. Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes dysfonctionnements se répètent.
Une connexion internet à revoir
L’internet est devenu un outil indispensable, et les journalistes ne peuvent s’en passer pour la réalisation de leur travail. Le Cocan Côte d’Ivoire qui, a mis à la disposition des journalistes une salle média de 300 places, mais celle-ci n’a pas été dotée d’un réseau internet irréprochable. Aux premiers jours, tous les journalistes ont pointé du doigt la mauvaise qualité de la connexion internet à salle média. Même constat, sur l’ensemble des stades où le réseau internet laisse à désirer. Les journalistes espèrent toujours une amélioration.
Une restauration aléatoire
Depuis la Coupe d’Afrique 2012 coorganisée par le Gabon et la Guinée-Équatoriale, le comité d’organisations a jugé mieux d’offrir des repas aux journalistes accrédités. Un choix devenu une tradition depuis les dernières éditions.
Mais fort est de constater que le Cocan Côte d’Ivoire a décidé de faire les choses à sa manière en s’éloignant de ce qui est désormais institué comme une norme. En effet, à salle média, les journalistes ont droit uniquement du café et des amuse-gueules ou des petit-four et de l’eau. Dans les stades, c’est une autre affaire.
Lors du match d’ouverture, les journalistes qui, certes ne sont pas pris en charge par le comité d’organisation durant le séjour, couraient derrière les volontaires pour avoir une bouteille d’eau. Ne parlons même pas des repas qui étaient inexistants.
La Côte d’Ivoire qui a promis, organiser la « meilleure des Coupe d’Afrique », doit très rapidement gommer ces manquements en respectant les journalistes qui jouent un rôle indispensable dans le développement et la promotion du sport en général et du football en particulier.