Audit National-Foot : Des incohérences sur les dettes réclamées par les acteurs


Libreville, 16 mars 2023(CLUBS SPORT+). Le cabinet Ernst &Young qui était chargé de mener les enquêtes sur la question de la dette des championnats nationaux de D1 et D2 professionnelle, a rendu publiquement son rapport final ce jeudi 16 mars 2023 en présence du ministre des Sports Franck Nguéma et les parties prenantes. Une étude scientifique, qui a permis au cabinet de constater des anomalies graves sur les chiffres donnés par les différents camps.
Il a fallu attendre 18 mois pour avoir les conclusions de l’audit diligenté par le ministère des Sports auprès du cabinet indépendant et international, Ernst &Young, pour faire la lumière sur cet épineux problème entre les footballeurs, clubs, entraîneurs, arbitres, et la Ligue nationale de football professionnelle du Gabon (LINAFP).
Au lieu de 3 mois comme initialement prévu, le cabinet d’audit a mis plus de temps pour cerner véritablement les contours de ce dossier qui prend en compte les saisons sportives 2016-17, 2017-18, 2018-19 et 2019-20. Le ministre des Sports qui a pris le soin de rappeler les conséquences directes de cette dette des clubs envers les footballeurs, malgré les efforts de l’Etat, qui a injecté entre 2012 et 2022 la bagatelle somme de 40 milliards de Fcfa, a souligné que même la Linafp chargée d’organiser les championnats nationaux, s’est également empêtrée dans les dettes causant ainsi une paralysie dans son fonctionnement.

Ernst & Young, recruté par le gouvernement, avait pour mission d’évaluer avec exactitude le montant réel de la dette des clubs de D1 et de D2 a restitué les travaux de ses études, qui ont malheureusement abouti sans conclusion définitive a déclaré Christophe Herbaut représentant du cabinet d’audit.
En effet, au terme de l’analyse faite sur la base des documents reçus auprès, il ressort que la totalité des montants des dettes déclarées par les joueurs s’élèvent à 1. 832.000.000 Fcfa. Parmi ces dettes, il y a 525.000.000 de créances qui n’ont pas été reconnues par les clubs. Et, sur les 1.256.000.000 restants, seulement 339.000.000 Fcfa ont reconnus par les clubs.
Selon le cabinet Ernst & Young, trois constats expliquent ces insuffisances : « l’absence des contrats sur la quasi-totalité des dossiers des joueurs soumis à notre analyse et l’absence de contrats avec leurs clubs respectifs. Cette défaillance se répercute sur l’ensemble des dossiers », a expliqué l’expert qui relève par la suite, que sur les près de 600 dossiers examinés seuls 7 joueurs ont fourni leurs contrats au cabinet d’expertise Situation qui serait due au refus de collaboration de l’Association des clubs professionnels et la LINAFP avec le cabinet.

Cette étude a également permis de révéler au grand, jour les incohérences sur la durée des contrats « (…) nous n’avons pas été en mesure de collecter les éléments probants suffisants et appropriés pour fonder notre conclusion d’assurance limitée », regrette M. Herbaut.
Dette réclamée par les entraineurs
Sur les 368.000.000 Fcfa réclamés, les clubs reconnaissent que 186.000.000 Fcfa de créances soit, pour une différence de 182.000.000 Fcfa liée à l’absence de contrat sur la quasi-totalité des dossiers des entraineurs et sur l’absence de preuve de règlement de salaires.
…Et celui des arbitres…
Alors que les hommes et femmes en noirs réclament 14.000.000 Fcfa, la LINAFP quant à elle, reconnait un montant de 10.000.000 Fcfa arrêté sur la base d’un travail consensuel entre les deux parties.
Même la LINAFP est concernée par les dettes
D’un montant de 30.000.000 correspondant aux impayés de salaires du personnel et dirigeants, Ernst & Young regrette l’absence de documentations pouvant affirmer l’exactitude de cette dette.
Enfin, en ce qui concerne l’accord entre la Fégafoot, la LINAFP, l’ANAFPG et l’ACPF, élaboré entre les quatre parties en septembre 2020, concernant le montant de la dette que les différentes parties ont estimé à 795.000.000 Fcfa portant sur les saisons 2016-17, 2017-18. Cependant, malgré de nombreuses demandes du cabinet, qui exigeait les différentes parties, des annexes de cet accord pour les détails du montant de cet accord, Christophe Herbaut regrette qu’aucune des parties n’ait répondu favorablement à leur demande.