Libreville, 04 août 2021 (CLUB SPORT+). C’est la déclaration forte du président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) qui a retenu l’attention de plus d’un à l’issue du 60 Congrès ordinaire de l’instance faîtière du football. Face à la presse, Pierre Alain Mounguengui a clairement fixé les ambitions de la sélection du Gabon lors de la Can-2021 reprogrammée en 2022. 

«  Aujourd’hui notre équipe nationale est classée parmi les meilleures du continent, nous avons dans notre équipe, les joueurs de classe mondiale donc, nous ne devons pas nous sous-estimer à ce niveau là. Notre objectif comme toutes les nations qui vont s’engager dans cette Coupe d’Afrique (…)  est de pouvoir remporter la Can », a déclaré l’ ancien arbitre international à la presse lors de l’échange avec la presse à l’issue du 60^e Congrès de la Fegafoot, tenu le weekend dernier dans la commune d’Akanda au Nord de Libreville. Voilà qui est dit. 

C’est désormais clair, la sélection nationale de football du Gabon, les Panthères,  vise le Graal à la prochaine Can que le Cameroun organisera dans six mois. Les autres nations sont donc averties. 

 Avec huit participations à son actif en Coupe d’Afrique et deux  quart de finale comme meilleurs  parcours en 1996 et 2012 sous l’ère Alain Dacosta Suarez et Alain Giresse, Pierre Alain Mounguengui certainement marqué par les échecs de 2012 et 2017 à domicile, à une seule idée en tête « voir les Panthères adjuger le titre au Cameroun ». Un résultat qui serait logique puisque les Lions indomptables à l’époque dirigés par le Belge, Hugo Brosse l’ont fait à Libreville à la grande surprise générale avec une équipe en plein  rajeunissement et des joueurs pas forcément connus du grand public. Excepté les joueurs confirmés comme Vincent Aboubakar, Nicolas Nkoulou ou Karl Toko-Ekambi. 

Si l’ambition du fédéral est légitime car,  nul ne peut empêcher autrui de rêver, la question qui se pose est celle de  savoir si  Mounguengui ne s’est pas trop avancé face à la presse. Ou encore, ne s’est-il pas laissé trop emporter ? Ces interrogations trouvent leurs fondements sur la qualité ou les limites et les réalités inhérentes à la sélection du Gabon. 

BANC DE TOUCHE PAUVRE 

En effet, c’est pas à Pierre Alain Mounguengui qu’on viendra rappeler ou apprendre qu’un gros problème de profondeur de banc subsiste chez les  Panthères. Un handicap non  négligeable,  qui limite déjà les chances de voir le Gabon finir parmi les huit ou les quatre meilleures nations de cette Can-2021. 

Avec une sélection qui ne repose que sur une dizaine de joueurs dont Pierre-Emerick Aubameyang, Mario Lemina, Didier Ndong, Guelor Kanga, Denis Bouanga, Aaron Boupendza,  Jim Allevinah ou encore sur Bruno Ecuele Manga (en fin de carrière) et sur Aaron Appindangoye qui a passé toute la saison écoulée en infirmerie, pour obtenir la prochaine Coupe d’Afrique, il faut que les cadors dont nous venons d’énumérer, aient des doublures capables de les remplacer en cas de changement ou d’indisponibilité. Il ne faut pas se mentir, actuellement le Gabon n’en dispose point. 

Le match contre l’Angola à Luanda en est la parfaite illustration de cette réalité implacable qui saute aux yeux et donne les insomnies à Patrice Neveu, le sélectionneur national. D’ailleurs, ce dernier compte quelque peu sur la reprise du championnat national d’Élite pour espérer trouver quelques joueurs capables de compléter le groupe pour la prochaine Can. 

INDISCIPLINE 

Le côté indiscipline au sein de la tanière peut être aussi, un facteur bloquant  des ambitions jugées démesurées par certains, du patron du football gabonais. Dans une sélection où certains, cadres, foulent au pied le règlement intérieur à chaque regroupement, le rêve de Pierre Alain Mounguengui de voir son équipe remporter la prochaine Can n’est que utopique. Car rien de grand ne se réalise sans discipline. 

On peut avoir dans l’effectif l’un des meilleurs attaquants du monde et de l’Afrique en particulier, cela ne suffit pas pour remporter une compétition aussi relevée comme la Can.  

Voilà autant de  facteurs qui font croire à plusieurs observateurs du football que les ambitions du président de la Fédération gabonaise de football sont énormes pour ne pas dire irréalisables  pour une sélection comme le Gabon qui est capable du pire quand tout le monde l’attend. Rappelons nous de la désillusion de 2015 en Guinée-Equatoriale, où Pierre-Emerick Aubameyang et ses coéquipiers avaient terminé premiers de la phase de poule lors de phase des qualifications avant de sortir prématurément au premier tour en phase finale. 

Le rêve est permis mais, il est préférable de rester mesuré et réaliste. 

 

.