Thierry Mouyouma : « La Coupe d’Afrique s’est dénivelée. Il n’y a plus des grandes et petites nations»
Abidjan, 19 janvier 2024 (CLUB SPORT+)-Le Gabon n’est pas qualifié pour cette 34e édition de Coupe d’Afrique des Nations. N’empêche, son sélectionneur national, Thierry Mouyouma est en Côte d’Ivoire pour assister à cette grande messe du football africain. Nous l’avons croisé hier, au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé avec son second, Cédric Moubamba. Il a répondu à nos questions sur la première journée des matchs de poules.
CLUB SPORT+ : Coach, les 24 équipes engagées à la 34e édition de la Coupe d’Afrique 2024 ont joué leur premier match de poules. Quels enseignements tirez-vous ?
Thierry Mouyouma (sélectionneur) national du Gabon : « Sur le plan du jeu, la Can s’est dénivelée, il n’y a plus de supposées grandes et petites équipes. Les rencontres sont d’un niveau technique acceptable, malgré quelques carences technico-tactiques. Sur le plan général, le niveau très bon ».
CLUB SPORT+ : Les équipes dites grandes, même si pour vous cette catégorisation ne tient plus, ont été tenues en échec ou se faire battre. Votre commentaire ?
« La première caractéristique, est du fait que beaucoup de sélections africaines ont des entraîneurs nationaux. Sur le plan mental, ces techniciens abordent les matchs différemment. Sur le plan du nationalisme, ils savent à quel niveau interpeller les joueurs. Notamment, sur la cause nationale et comment aborder cette compétition et ce quelle représente pour leur peuple. C’est la conséquence de tous ces résultats ».
CLUB SPORT+ : La Tunisie pour ne citer cette nation, a pourtant un entraîneur local, mais est tombée d’entrée contre la Namibie (1-0).
Thierry Mouyouma : « Oui, la Tunisie a un entraîneur local, mais je dirais que cette équipe a certainement été rattrapée par un problème de niveau. Les Tunisiens se sont peut-être dit que la Namibie est une équipe en-dessus et pouvaient se contenter d’eux. Maisla réalité a été autre sur le terrain ».
CLUB SPORT+ : le climat n’est pas aussi en partie dans ces résultats contrastés des ‘’grandes nations’’ ?
« C’est possible, parce que les rencontres se disputent dans une chaleur intenable pour les joueurs. C’est inhabituel pour les joueurs, pour une compétition qui se joue habituellement au mois de juin ».
CLUB SPORT+ : Êtes-vous en Côte d’Ivoire uniquement pour vivre la Can ?
« Comme tout le monde, je suis en Côte d’Ivoire, effectivement pour regarder la Can, qui est une compétition africaine. La deuxième raison, est la supervision de deux équipes, la Côte d’Ivoire et la Gambie. Deux pays avec qui, nous partageons la même poule dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. D’aucuns diront que je pouvais suivre ces matchs depuis la télévision, mais ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas devant le poste téléviseur que je vais voir comment ces équipes réagissent face à l’hymne nationale, comme ils réagissent face à l’adversité, et le comment le public réagit à la sortie des équipes. Nous avions besoin de voir ça, si je prends le cas de la Côte d’Ivoire »
CLUB SPORT+ : Coach, les autres équipes ne vous intéressent pas?
« Bien-sûr. Les tirages au sorts des éliminatoires de la Can 2025 peuvent nous conduire à affronter n’importe quelle équipe »