Grâce Boussamba : « Cette saison est la dernière pour moi à la tête de la Ligue de basketball de l’Estuaire »

Grâce Boussamba : « Cette saison est la dernière pour moi à la tête de la Ligue de basketball de l’Estuaire »

Libreville, 10 octobre 2024 (CLUB SPORT+). Dans cette interview bilan accordée à notre rédaction, Grâce Boussamba, présidente de la Ligue de basketball de l’Estuaire (Libabe), dresse le bilan de ses 4 ans passés à la tête de cette association. Un bilan globalement satisfaisant, même si elle nourrit quelques regrets du fait de n’avoir pas pu déployer son projet dans le Grand Libreville. Aussi, Grâce Boussamba qui a décidé de passer la main, ne manque pas de tordre le cou à ceux et celles qui disent qu’elle serait en faveur d’un président de club qui, à ce jour n’a pas encore fait acte de candidature.

Lecture…

Madame la présidente, votre mandat à la tête de la ligue de basket-ball de l’Estuaire (Lbabe) est arrivé à échéance. Quel bilan dresse-vous de votre passage à Libabe après 4 ans de gestion ?

Grâce Boussamba : Tout d’abord, merci pour cette tribune d’expression que vous m’offrez en cette fin de mandat, qui n’a pas été de tout de repos, mais dont je garde de très bons souvenirs.

Mon bilan de ces 4 années c’est une digitalisation intégrale des procédures administratives de la Ligue de basketball de l’Estuaire et une formalisation administrative de cette dernière avec l’obtention de l’avis technique et l’ouverture d’un compte bancaire.

Sur le plan sportif, on parle d’une augmentation du nombre de licenciés de 600 en 2019 à près de 1000 enregistrés aujourd’hui. Une augmentation qui a été accompagnée par la création de nouvelles compétitions, hissant à 11 le nombre de ces dernières avec 3 compétitions féminines, un accent mis sur les compétitions des jeunes avec 19 équipes de 15 ans et moins inscrites, et le lancement d’une catégorie spécialement pour les corpos soit plus de 35 ans. Ce qui a permis de faire jouer 887 matchs de basketball sur l’ensemble des 3 dernières années, contre 378 matchs joués entre 2016 et 2019. Tout en sachant que la crise Covid-19 a paralysé le jeu de mi 2019 à 2021.

Au niveau financier, on peut évoquer une nette augmentation des ressources propres un peu plus de 13.000.000 XAF généré contre environ 4.000.000 XAF entre 2018 et 2019, mais également en termes de sponsoring avec une évolution de près de 2.200.000 XAF généré entre 2016 et 2019 à près de 20.000.000 XAF sur les 4 dernières années.

Voici en quelques chiffres et mots, le résumé de notre bilan à la tête de la Ligue de basketball de l’Estuaire.

Totalement satisfaite ?

Au regard des chiffres énoncés plus haut, je pense que j’ai des raisons d’être fière de mon équipe et de mes clubs et associations, car c’est ensemble que nous avons réalisé tout cela. Mais je garde tout de même à l’esprit que nous aurions pu faire mieux.

Donc quelques regrets quand-même ?

Oui tout de même, et spécialement deux qui me peinent. A savoir le fait de ne pas pu étendre mes activités au-delà du Grand Libreville dans des communes comme celle de Ntoum pour ne citer que celle-là.

Une dette non soldée

Ensuite, terminer la saison sans pouvoir solder la dette de la Ligue auprès des arbitres et de notre partenaire média NNY Média, ce principalement à cause des importantes créances que nous avons auprès de certaines associations, notamment la Fédération gabonaise de basketball.

Nous avons entrepris une démarche auprès de l’Office national de développement du sport et de la culture (ONDSC) dans l’espoir qu’ils puissent nous aider à solder cette dette, en tenant compte des 887 matchs de basketball que nous avons organisés ces 3 dernières années sans l’aide de l’Etat.

Vous voilà à la fin de votre mandat. Grâce Boussamba est-elle candidate à sa propre succession ?

Elle décide de passer la main…

Comme je l’avais déjà dit chez l’un de vos confrères, cette saison est la dernière pour moi à la tête de la Ligue de basketball de l’Estuaire. J’ai organisé mon assemblée générale ordinaire le 28 septembre dernier pour cadrer avec l’article 12.10 des statuts de la Fégabab et là, nous sommes sur la transmission du procès-verbal et notre rapport d’activité, le tout dans les délais requis par les statuts de la fédération, pour garantir la participation de l’Estuaire aux prochaines assemblées générales de la Fégabab en décembre 2024.

En marge de cela, et n’étant pas candidate à ma succession, mon équipe et moi sommes sur l’organisation de notre assemblée générale extraordinaire prévue pour le 26 octobre prochain, qui en plus du renouvellement du bureau directeur, verra la modification de nos statuts en vue de les arrimer à l’arrêté 983 portant sur la durée des mandats visant à les aligner à celle de l’olympiade.

Où en est-on avec le processus électoral

En ce qui concerne le processus électoral, n’étant pas candidate à ma succession et donc pas juge et partie, et conformément à l’article 18 des statuts de la Ligue de basketball de l’Estuaire, j’ai lancé la convocation de l’assemblée générale extraordinaire le 4 octobre dernier, accompagné du calendrier électoral et des éléments constitutifs du dossier. La clôture des dépôts des dossiers est prévue pour le 12 octobre 2024, et nous n’avons toujours pas enregistré de candidature(s) à ce jour.

Madame la présidente sortante, plusieurs observateurs vous suspecte de vouloir favoriser la candidature du président de Nzeng-Ayaong Basketball Association (NABA), Claude-Michel Tchissambo pour vous succéder. Est-ce le cas ?

(Rire) Pour favoriser une candidature, il faut déjà qu’il y en ait une voir deux. A l’instant où je vous parle (ndrl 09/10/2024) nous n’avons reçu aucune candidature.

Ensuite, les critères d’éligibilité sont les mêmes pour tout le monde et connu de tous depuis la dernière modification de nos statuts, qui date de 2021.

Le point qui semble nouveau, est celui sur l’attestation de conformité. Qui en fait n’est rien d’autre qu’un document attestant que le candidat respecte bien les articles 6 et 26 des statuts de la Libabe. Pour le premier article, il s’agit de confirmer qu’il se soit acquitté de ses cotisations annuelles membre conformément aux dispositions statutaires et réglementaires. Pour le second, que le candidat fasse bien partie du Comité directeur d’un club ou association membre de la Libabe les deux dernières années de manière continue.

Quatre ans au service du développement du basketball gabonais.

Est-ce du favoritisme d’exiger des candidats à la plus haute fonction de notre chère Ligue, d’être exemplaires ?

Vos détracteurs fondent leurs accusations sur vos choix de faire jouer certaines compétitions sur le terrain de la NABA sans pourtant consulter les clubs… 

J’ose espérer que le discours soit le même si le président de Ndzimba BB se présente (rire). Aussi loin que je puisse aller dans mes souvenirs, je ne pense pas que la décision de jouer sur un terrain ou l’autre ait été l’objet d’une concertation, surtout si cela intervient en cours de saison. Il s’agit là d’une décision opérationnelle pour laquelle, mon bureau et moi pouvons exercer le mandat qui nous a été donné par notre assemblée générale.

Le choix du terrain de NABA a été motivé par l’urgence à laquelle nous faisions face

Le choix du terrain de NABA a été motivé par l’urgence à laquelle nous faisions face, et à la facilité que nous avions en ce qui concerne l’accès. La Ligue n’est propriétaire d’aucune infrastructure sportive, et ne dispose d’aucune mise à disposition de la part de la tutelle. Chaque terrain utilisé est le fruit d’une négociation loin d’être toujours facile.

Madame la présidente, nous vous donnons l’occasion de clôturer cette interview.

Merci pour l’honneur (sourire). Comme mot de fin, j’aimerai remercier mon équipe et les arbitres sans qui je n’aurai rien pu réaliser durant mes 4 années de gestion. Les clubs et associations qui se sont en majorité prêtés au jeu. Mes sponsors et mécènes, OCT, GPC, COMILOG pour ne citer que ceux-là. Mais j’aimerai surtout souhaiter à mes successeurs d’emmener notre Ligue encore plus haut, en continuant de miser sur les catégories des jeunes et sur le basketball féminin.

Categories: Basketball

À propos de l’auteur

Kennedy Ondo Mba

De père journaliste, j'ai été fasciné par ce noble métier au point d'en faire une profession. Diplômé de l'Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication (ESSTIC), j'ai fait le choix de vivre ma passion dans le journalisme sportif; un domaine où je me plais énormément.

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