Libreville, 09 décembre 2024 (CLUB SPORT+)-L’élection à la Fédération gabonaise de basketball (Fégabab) devrait se tenir finalement le 11 janvier 2025 et non plus, le 21 décembre de l’année selon le nouveau chronogramme décliné ce lundi par la secrétaire générale du bureau sortant, Ingrid Sandra Essame Essia. Deux candidats sont officiellement déclarés, Stéphane Lames et le président sortant Willy Conrad Asseko qui a annoncé sa candidature vendredi dernier en présence de cinq présidents de ligues qui lui ont déjà apporté leur soutien. Une attitude déplorable qui mérite un recadrage de la part du ministère des Sports. (Analyse).

La course à la tête du Comité exécutif de la Fédération gabonaise de basketball est lancée depuis le 02 décembre dernier avec le communiqué publié par la cheffe de l’administration de cette association, la deuxième du Gabon en termes de licenciés, après la fédération de football.

Deux candidats sont en lice, Stéphane Lasme, premier gabonais avoir évolué en NBA et Willy Conrad Asseko Allogo, président sortant, lui aussi, ancien international gabonais qui se targue d’un bilan, « positif » après quatre ans de gestion.

Comme il est de coutume en pareille circonstance, les lobbyings et les alliances se créent au profit de chaque camp. Ce qui est tout à fait normal dans le jeu démocratique. Du côté du président sortant, les choses semblent aller très vite pour que ce dernier décroche un deuxième mandat de suite à la tête de la Fégabab.

Fragrant délit d’impartialité en période électorale

En effet, lors de l’annonce de sa candidature vendredi dernier au lycée National Léaon-Mba, Willy Conrad Asseko Allogo, était entouré de cinq présidents de ligues qui ont décidé de lui accorder leur soutien, foulent au pied, les règles d’éthérique et de réserve.   

Il s’agit d’Emile Nzamba (Ngounié), Ghislain Ndohy (Ogooué-Ivindo), Lee Gleen Kombila (Nyanga), Constant Ondo Mba (Ogooué-Lolo), Joe Pierre Assoumou Essangui (Woleu-Ntem). Or, en période électorale, les délégués sont soumis à un droit de réserve et ne doivent prendre parti publiquement pour un candidat.

Cette impartialité des cinq « lièvres » pose clairement un problème d’éthique et de bonne conduite.

Pis, Constant Ondo Mba, droit dans ses bottes, s’est permis de passer sur le plateau de Gabon 24 pour affirmer son soutien à Willy Asseko. C’est son droit. Mais le bon sens vaudrait qu’il ne le fasse pas en qualité de président de ligue. Des prises de positions condamnées par certains acteurs du milieu de la balle orange : « Pour les présidents de ligues qui ont accompagné Willy Asseko lors de sa déclaration, c’est vraiment dommage. Pour moi, c’est juste une démonstration de force », déplore un entraîneur. Pour lui, cette attitude est « dommageable pour l’essor notre sport ».

Notre interlocuteur qui fait partie des clubs votant qui accompagneront la ligue de l’Estuaire lors du scrutin fédéral, s’interroge sur l’apport de ces ligues à la solde, dans le développement du basketball : « L’apport de ces ligues dans le développement du basket est minime, mais ce sont elles, qui font et défont les rois au détriment du développement du basket que nous voulons », indique-t-il.

Si les présidents de ligues doivent observer une neutralité en période électorale, les associations des arbitres et des entraîneurs ne sont pas exemptes de cette obligation morale qui s’impose à tous. Malheureusement, c’est la cour du roi Pataud. Chacun fait comme bon lui semble pour ses intérêts personnels.

Le même constat a été fait au niveau de la ligue de l’Estuaire où le président Claude Michel Tchissambo s’est fendu d’un post, en ventant les mérites du candidat Stéphane Lasme.

Malgré le caractère policer de ce qui est également considéré comme un soutien, les présidents de ligues et tous ceux qui font partie du quorum électoral, doivent faire preuve de meure et d’impartialité pour le respect du jeu démocratique. On espère que ce jeu démocratique sera respecté tout au long du processus électoral.