Panthère du Gabon : Quand Patrice Neveu veut se faire passer pour un ange
Libreville, 20 juin 2022(CLUB SPORT+). C’est le constat qui se dégage de l’interview que le sélectionneur national du Gabon, Patrice Neveu a accordé au journal L’Union dans sa parution de lundi. Si on peut comprendre sa volonté à exiger une meilleure organisation autour de la sélection gabonaise, le technicien français qui a outrepassé son champ d’expression n’a pas dit la vérité sur certains sujets ou a décidé de ne pas en parler.
Il n’y a qu’au Gabon où un sélectionneur national peut se permettre de critiquer sa hiérarchie et s’étendre dans la presse sans s’en référer à sa première tutelle, la Fédération gabonaise de football, orpheline de son président fédéral incarcéré depuis le 25 avril dernier pour des faits paraît-il de « non dénonciation actes de pédophilie ». Ce qui n’est pas le cas au regard des démarches entreprises par Pierre Alain Mounguengui auprès des autorités compétentes au moment où, ce scandale qui date de près de 30 ans explosait. Ce n’était qu’une parenthèse. Avançons…
Escapade des cadres à Barcelone…
Patrice Neveu, qui est sur le banc des Panthères du Gabon depuis 2019, a certes impulsé une nouvelle dynamique autour de l’équipe , mais n’est pas «blanc comme neige » comme il veut le faire croire à l’opinion nationale. En effet, dans cette interview accordée à nos confrères de L’Union, le Français parle « d’organisation permanente et chaotique » et dit avoir fait que « boucher les trous et colmater les brèches ». Avant de demander à la Fégafoot et au ministère des Sports de jouer leur rôle et par la suite, les conseiller à se retrouver « en vue de recadrer les choses ». L’homme a, soudainement oublié de dire à L’Union les raisons de son absence à Kinshasa. Pour rafraîchir sa mémoire de 68 ans, puisqu’il a désormais des soudains trous de mémoire. Au moment où les joueurs quittaient l’hôtel dans lequel ils avaient pris leur quartier à Barcelone, le coach national avait lui refusé d’embarquer pour l’aéroport . Pour cause, l’absence de Denis Bouanga, Aaron Boupendza, Johann Obiang, Lloyd Palun, qui ont quitté le groupe nuitamment pour se retrouver dans les lieux de plaisir à Barcelone. Estimant que ces joueurs étaient indispensables, le sélectionneur va refuser de voyager. C’est la véritable raison de son absence lors du match contre la République démocratique du Congo.
Neveu, qui décide de rester avec les « groovers »…
Anicet Yala qui avait embarqué, s’est retrouvé à coacher les 17 joueurs ayant effectué le déplacement à Kinshasa. S’il est clair, que ce dernier a reçu des orientations de son « chef », sur le onze de départ, Anicet Yala, reconnu comme un fin tacticien sur le plan local, va aligner d’entrée, Warren Shavi Babicka à la pointe de l’attaque, unique buteur de la partie. Patrice Neveu a également fait une omission volontaire là-dessus pour se donner une bonne image quand on sait que depuis qu’il est aux commandes des Panthères, il n’a jamais gagné à l’extérieur. Et Anicet Yala l’a fait même s’il a reçu des consignes de l’experimenté Patrice Neveu.
Dans l’interview, le technicien français tente de justifier son absence en se définissant comme un commandant de bord : « Je ne pouvais pas abandonner le reste des joueurs en Espagne. Impossible ! J’ai donc demandé à mon adjoint d’accompagner l’équipe ». Faux ! C’est plutôt un membre de la Fégafoot qui avait dit à Anicet Yala de partir à l’aéroport avec les 17 joueurs pendant que Neveu attendait ses «stars ». Des starlettes incapables de marquer le moindre but contre la Mauritanie. « J’ai dit Ayala, vas-y, le pays a besoin de toi pendant que Patrice Neveu attendait les autres joueurs », nous confiait un membre influent de la Fégafoot présent à Barcelone au moment des faits.
Patrice Neveu visiblement très gêné de la victoire d’Anicet Yala en RDC, estime que le succès face aux Léopards est aussi le sien. On le lui concède. Et tout ce qui osent saluer la performance de son adjoint, Neveu s’en prend à eux et joue même les supers technicien : « je vois déjà les gens en train de polémiquer en parlant de référence nationale. C’est bien ! Mais où étaient ces Gabonais quand les Panthères ont été éliminées par les modestes Hirondelles du Burundi ? ». Des paroles souffrants d’absence manifeste d’humilité qui ne vont pas du tout améliorer la collaboration avec son second. Puisque, les deux hommes ne s’entendent pas parfaitement. La faute à un Patrice Neveu qui préfère consulter le coach des gardiens des buts lors des matchs officiels. Étonnant pour un technicien, très prompt à donner des leçons de management à sa hiérarchie alors qu’il est loin d’être un exemple.
Dans d’autres pays, il aurait reçu une demande d’explication pour insubordination à ses supérieurs et violation du protocole fixé par le service communication de la Fégafoot. C’est donc un Patrice Neveu suffisant, qui se croit désormais tout permis et décide de manière unilatérale de s’étendre dans les médias sans l’autorisation du département communication de la Fégafoot et distribuer les bons et les mauvais coups aux responsables du football local.
Patrice Neveu à la manœuvre sur le retard du voyage de Franceville…
En effet, l’avion qui quittait Kinshasa dans la nuit dimanche 5 juin dernier marquait une escale à Libreville pour embarquer Patrice Neveu et le reste des joueurs restés à Barcelone. A Libreville, les joueurs qui avaient disputé le match contre la RDC vont tous de descendre de l’appareil au grand dam du ministre Franck Nguema et le reste des passagers. Les hommes de Patrice Neveu, prétextaient un problème de fabrique après avoir fait la fête toute la nuit à Kinshasa après le match.
Au regard du comportement désobligeant de Bruno Ecuélé Manga et sa bande, le ministre des Sports descendit de l’avion pour échanger avec les joueurs et le coach qui se trouvait à l’entrée de l’aéroport. Face au ministre, Patrice Neveu va insister que ses joueurs doivent passer la nuit à Libreville pour rallier Franceville le lendemain à deux jours du match contre la Mauritanie.
Une nuit inutile à Libreville qui va engager des dépenses supplémentaires évitables aux caisses de l’Etat pour l’hébergement, l’alimentation des 26 joueurs et leur transport le lendemain par un autre avion affrété par le ministère des Sports toujours à coût de millions.
Alors que Patrice Neveu avait déjà reçu les assurances du chef de l’État, Ali Bongo sur l’amélioration de l’environement autour des Panthères, cette sortie dans les colonnes de L’Union est perçue comme inopportune et surtout est la preuve de l’indiscipline qui règne de la tanière. En pensant régler les comptes, le technicien français payé à 20. 000. 000 mois, et donc le contrat court jusqu’en en 2024, s’est clairement tiré une balle dans le pied.