LIBREVILLE, 14 mars 2025 (CLUB SPORT+)- Plusieurs interrogations ressortent à la suite de la conférence de presse du sélectionneur national du Gabon consacrée à la publication de la liste des 25 (au lieu des 23) joueurs retenus pour les deux prochaines fenêtres des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.

Le Gabon sera sur le pont les 20  et 23 mars pour affronter les Seychelles et le Kenya respectivement à Franceville et à Nairobi.  Pour ce faire, Thierry Mouyouma était face à la presse pour dévoiler la liste des joueurs qu’il juge apte à défendre les couleurs du  Gabon. Si on peut saluer la convocation d’André Biyogo Poko dont le retour dans la tanière était réclamé à cor et à  cri par l’opinion publique, plusieurs autres choix divisent l’opinion.

Un quatrième gardien pour quelle utilité ?

L’une des grandes interrogations de cette liste est la présence de quatre portiers,  alors que la FIFA n’en autorise que trois. En conférence de presse, le technicien gabonais a voulu défendre cette décision : «Nous avons déjà joué un match où notre gardien s’était blessé, et nous avons dû faire entrer Ngoubi Ans. Cette situation nous a fait réfléchir. Avoir un gardien supplémentaire nous permet de mieux gérer ce genre de scénarios et d’assurer une continuité dans l’équipe. La FIFA autorise trois gardiens sur le banc et un sur le terrain, mais cela ne nous empêche pas d’en convoquer un quatrième pour anticiper toute éventualité », a-t-il déclaré.

Si on peut lui concéder ce débordement qui, il faut le dire, n’est pas nécessaire en cette période de récession économique, le choix de ce quatrième gardien pose un problème en soi. En effet, comment justifier la présence de Menene, gardien de Bouenguidi Sports (3e du championnat), alors que François Bekale, gardien titulaire à l’AS Mangasport, leader du National-Foot 1 et gardien des Panthères A’, est relégué au rôle de réserviste ? Une incohérence qui fragilise l’argumentaire du sélectionneur.

L’absence de Junior Effaghé, un faux prétexte ?

Meilleur buteur du championnat de Biélorussie la saison dernière avec le FC Gomel, désormais joueur du FC Limassol à Chypre, Junior Effaghé n’a pas été convoqué. Mouyouma brandit un problème administratif pour justifier son absence : « Effaghé est en pleine procédure de renouvellement de visa et ne peut donc pas rejoindre la sélection. »

Une justification jugée légère, d’autant que la Fédération aurait pu anticiper cette situation, en accélérant par exemple la procédure, pour permettre au jeune attaquant d’être disponible au moment où la nation aurait eu besoin de lui.

Le meilleur buteur du National-Foot ignoré

Autre décision contestable, l’absence du meilleur buteur du National-Foot 1, Kevine Mbakogo Ngouas (Vautour Club), qui totalise huit réalisations. Faisant fi de ces statistiques, Thierry Mouyouma a jeté son dévolu sur Yoann Nani joueur un attaquant jugé lourd, et qui ne compte qu’un maigre but depuis le début de la saison, pour 14 matches joués.

Comment expliquer que le joueur le plus prolifique du championnat soit ignoré au profit d’un attaquant moins performant ? Face à cette critique, Mouyouma n’a pas cherché à défendre ses choix avec des arguments solides, se contentant d’un «Prenez ça, mais cela ne justifie pas. » Une déclaration plus que surprenante.

Des matchs amicaux en juin, une contradiction ?

Le sélectionneur a évoqué l’absence de rencontres de préparation pour justifier certains choix. Or, selon nos informations, des matchs amicaux seraient prévus en juin, ce qui contredit son argument. Ces rencontres auraient pu être l’occasion pour tester de nouveaux joueurs, sans précipitation, et surtout sans qu’il n’ait besoin de le faire maintenant. Ce d’autant plus que le Gabon doit impérativement prendre au minimum  4 points, voire 6 points, avec une large victoire sur les Seychelles, pour rester dans la course.

Un pari risqué

Le Gabon doit impérativement récolter un maximum de points lors des deux prochaines rencontres qualificatives. En écartant des joueurs performants au profit de choix contestés, Thierry Mouyouma s’expose à de vives critiques et met en danger la qualification des Panthères. Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, ses décisions pourraient lui coûter cher au moment de faire les comptes.